Le grand Lee Trevino
A fêté ses 80 ans en décembre dernier alors même qu’il n’aurait jamais dû souffler ses 37 bougies.
Fêter ses 80 ans printemps, c’est formidable pour tout homme – mais c’est exceptionnel pour quelqu’un qui, à l’âge de 36 ans, a été frappé par la foudre du Grand Créateur. En 1975, alors qu’il attendait la fin d’une bourrasque pendant le Western Open dans l’Illinois, un éclair jaillit d’un plan d’eau, toucha le sac contre lequel il était appuyé, se propagea par les shafts en acier de ses clubs, lui traversa le dos et ressortit par son épaule gauche. Alors qu’il planait à quelques pieds du sol, Trevino eut le sentiment de voler à travers un tunnel éthéré. Des visages d’amis, d’ennemis, de personnes aimées défilèrent devant lui. Tout paraissait calme. Silencieux. À cet instant, la perspective de son 37e anniversaire tenait du rêve illusoire.
Mais un simple éclair – une force qui élève la température de tout ce qui se trouve sur sa route de 30 000 degrés Celsius en moins d’une milliseconde – n’a pas la puissance nécessaire pour venir à bout de ce dur à cuire. Les médecins qui soignèrent Trevino ce soir-là dirent qu’il n’y avait généralement qu’à la morgue que l’on voyait le type de marques de brûlure que présentait son épaule. Trevino s’efforça de rester éveillé toute la nuit, en combattant les effets de deux comprimés de somnifère qui auraient suffi à endormir plusieurs chevaux sauvages et en fixant l’horloge murale. Chaque seconde égrenée par la
trotteuse lui confirmait qu’il était toujours en vie…