Comment maitriser l’Augusta National
Bubba Watson et Jordan Spieth ont remporté trois des cinq dernières
éditions du Masters. Alors, qui mieux que les champions 2012, 2014 et 2015 peut vous aider à démêler les subtilités d’Augusta National.
Mis à part le fait, bien sûr, qu’ils aient tous deux des Vestes Vertes accrochées dans leur probablement vaste penderie, on peut difficilement trouver des masses de similitudes entre Bubba Watson et Jordan Spieth. Watson, champion du Masters 2012 et 2014, est un gaucher autodidacte, grand, mince, dont la férocité des drives et l’imprévisibilité des trajectoires provoquent l’incrédulité. À bien des égards, il est l’incarnation du pro du Tour d’aujourd’hui qui peut mettre même le parcours le plus long à genoux grâce à sa force brute. Watson est aussi irritable, d’humeur changeante et, osons le dire, parfois un peu trop précieux.
Spieth, le champion du Masters 2015, est le joueur moderne modèle, il s’exprime bien et a des manières impeccables. Toutefois, son comportement affable cache un intense instinct de tueur. Ben Crenshaw, un autre Texan et vainqueur au Masters en 1984 et 1995, n’hésite pas à dire que la première fois qu’il a rencontré Spieth, alors âgé de 20 ans, il a eu l’impression de “regarder Wyatt Earp dans les yeux”. Contrairement à Watson, Spieth ne peut pas s’appuyer sur sa puissance pour dominer un parcours, il s’en remet donc à une bonne préparation à l’ancienne et à sa bonne gestion des parcours pour scorer bas. Doté d’un superbe petit jeu et d’un geste à se damner au putting, c’est sur et autour des greens qu’il est le plus à l’aise…